Évêché Mainois
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 Prêches

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lexartey

lexartey


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MessageSujet: Prêches   Prêches Icon_minitimeVen 13 Juil - 1:24

Ci-dessous se trouve :


le registre des prêches effectués à Montmirail
en 1454 et 1455



Prêches Egb28_11




Prêche de Tite_Puce, date inconnue (la beauté résulte de certaines proportions...)

Citation :
La terre, inépuisable et suprême matrice;
Faisait sortir l'essaim des êtres fabuleux
Que le temps, moissonneur pensif, plus tard changea;
On sentait sourdre, et vivre, et végéter déjà
Tous les arbres futurs, pins, érables, yeuses,
Dans des verdissements de feuilles monstrueuses;
Une sorte de vie excessive gonflait
La mamelle du monde au mystérieux lait;
Tout semblait presque hors de la mesure éclore;
Comme si la nature, en étant proche encore,
Eût pris, pour ses essais sur la terre et les eaux,
Une difformité splendide au noir chaos.

Prêche de Tite_Puce, date inconnue (la beauté résulte de certaines proportions...)

Citation :
Au printemps, l'oiseau naît et chante : N'avez-vous jamais ouï sa voix ?... Elle est pure, simple et touchante La voix de l'oiseau -- dans les bois! L'été, l'oiseau cherche l'oiselle ; Il aime et n'aime qu'une fois ! Qu'il est doux, paisible et fidèle Le nid de l'oiseau -- dans les bois ! Puis, quand vient l'automne brumeuse Il se tait... avant les temps froids. Hélas! qu'elle doit être heureuse La mort de l'oiseau -- dans les bois !

Prêche de Lexartey, le 20 avril 1455 (l'Être divin est tout-puissant)

Citation :
Chers fidèles, aujourd’hui, voici de quoi être confortés dans votre foi. Mais je m’adresse aussi et avant tout à ceux qui doutent ou nient l’évidence : l’athéisme est une aberration. Pourquoi ?

Dieu a tout créé à partir de Lui (je vous rappelle, Livre des Vertus, Création, partie I). Tout fait partie de Lui et tout Lui doit son existence : nous, mais aussi les végétaux, les animaux, l’eau, l’air, le feu, j’en passe et des meilleurs, tous issus de la Divine Création… : Tout, je vous dis, tout !

Mais Dieu n’a pas besoin de Sa création pour exister. Il a toujours existé et existera toujours. Donc, il est absudre de penser que l’on peut vivre sans Lui, car nous sommes tous d’infimes éléments de Dieu. Comment un foie, une jambe ou un cerveau pourraient-ils vivre sans être unis au sein d’un même corps ?

L’athéisme n’est donc que la négation de soi-même car il est la négation de Celui dont on fait partie. Et pour paraphraser Christos, j’ajouterai :

Logion 14 : A des mécréants venus le contredire, Christos répondit : "Croyez en Dieu, car hors de Dieu et de la religion, point de vérité n’existe, il n’est point de valeurs, il n’est point de sens ; rien n’existe hors de Dieu. En revanche, son existence est gratuite, donc, croyez en lui et arrêtez de me les casser menu".

Bonne journée à tous et dédicace spéciale à mon ami Lapinus : foi et pensée rationnelle sont l’apanage de tout bon croyant (mais bon après vous pensez ce que vous voulez hein^^)

Prêche de Lexartey, le 21 avil 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage...)

Citation :
Aujourd’hui, méditons à nouveau ensemble mes frères, mes sœurs sur les logions notre vénéré prophète Christos.

Mes amis, vous arrive-t-il encore de contempler avec étonnement les multiples richesses, les bienfaits quotidiens que la nature nous offre chaque jour ? Non ? Eh bien, vous devriez. Car là est le vrai bonheur : dans l’amour que nous portons quotidiennement au monde qui nous entoure. Ne cherchez pas à vous comliquer la vie, à vouloir avoir toujours plus de biens, de titres , de gloire. sachez apprécier ce qui vous est donné chaque jour et rappelez vous les paroles de Christos lorsqu’on lui demandait comment l’on pouvait trouver le bonheur.

"Le bonheur réside dans les choses simples, et non dans les raisonnements compliqués qui rendent les gens malheureux. Car comment être heureux lorsqu’on s’interroge sur des mystère que Dieu à fait si complexes que nous ne les comprendrons qu’une fois arrivés dans le soleil."

Et ce paradis, je prie chaque jour pour que vous y ayez tous accès le jour venu! Mais sachez que c’est également à vous d’agir vertueusement et de respecter les enseignements de nos prophètes

Bonne journée à tous, pensez à maintenir allumé votre cierge d’Aristote pour montrer ostensiblement votre désir de paix.

Prêche de Lexartey, le 22 avril 1455 (les choses sont des copies des idées)

Citation :
Cette histoire se déroula il y a fort longtemps. Aristote, notre prophète, était déjà brillant, Mais il exerçait encore son jeune esprit en suivant les enseignements du maître Platon. Au cours d’une mémorable séance, le vieux maître sortit quelques citations remarquables du genre : « Quand une chose change, il faut bien en elle quelque chose qui demeure, sinon elle ne changerait pas, elle serait radicalement autre, pas vrai les p’tits gars ? » ou encore « Ainsi, voilà pourquoi tous les vivants ont par nature l’intuition de cette ressemblance qui leur fait reconnaître tout ce qui est de même genre et qui fait que l’escargot, malgré la difficulté, ne sélectionne pas la limace pour copuler, sans parler du choix du porc-épic ! ».

Car telle était l’opinion de Platon : un monde dualiste avec, d’un coté, l’univers supérieur, celui des idées, et, de l’autre côté, le monde inférieur, celui des choses sensibles dans lequel nous vivons ; univers d'ombres et où nous ne percevons que l'apparence. Bon après il y a toute une histoire de caverne. Imaginez, comme si des hommes avaient vécu dans des cavernes. Et pourquoi pas y avoir fait des dessins de rhinocéros laineux et autres éléphants à poils longs tant qu’on y est.

En tout cas, à la fin de ce cours, non sans justesse et avec sa sagesse habituelle, Aristote répondit : «Dieu m’est témoin que j’aime la main de Platon, mais j’aime plus encore sucer la vérité». C’est vous dire l’ambiance qui régnait à l’époque !

Si vous êtes sages, je vous raconterai prochainement ce qui s’est passé par la suite…

Prêche de Lexartey, le 29 avril 1455 (les choses sont des copies des idées)

Citation :
Chose promise, chose bue euhhhhhh due. Rappelez-vous, la semaine dernière, j’avais déjà abordé ce thème de la copie des idées. Il donna lieu à un débat entre notre vénéré prophète Aristote et son maître Platon. Voici en gros ce qui s’est passé : jusqu’alors, Aristote intégrait les enseignements de son maître comme inaltérable vérité. Mais, un beau jour, Platon édicta le principe suivant : « les idées sont une création abstraite de notre intellect. Elles ont une existence qui leur est propre ». Aristote fut fort surpris. Je vous retranscris une partie des échanges verbaux qui suivirent cette affirmation. Attention en raison de leur rare violence, ces propos peuvent choquer les jeunes enfants et les âmes sensibles.

Aristote : "Voilà bien une proposition étrange, cher maître, de dissocier ainsi ce qui est indubitablement lié."

Platon : "Que veux-tu dire ?"

Aristote : "Et bien qu’une idée ne peut exister sans la chose à laquelle elle se réfère."

Platon : "Mais que fais-tu de l’abstraction, Aristote ?"

Aristote : "L’abstraction est une illusion, cher maître. L’idée ne vient à l’esprit que tant qu’il existe la chose. Nous sommes parties d’un tout, et si un élément devient intelligible, c’est bien parce qu’il existe."

Platon : "Mais par une telle affirmation, tu nies le pouvoir créateur de l’esprit."

Aristote : "L’esprit ne fait qu’observer et constater. Les idées ne sont que la faculté de l’homme à voir ce qui l’entoure. Elles ne font que rendre intelligible l’essence des choses. Et par extension, les choses qui sont intelligibles à l’homme ne sont qu’une copie des idées qu’il s’en fait. Rien n’existe en dehors de l’intelligibilité."

Voilà, je vous avais prévenu : c’est apocalyptique ! Et c’est donc suite à cette prise de bec que notre prophète s’affranchit de son maître et quitta Athènes pour voler des ses propres ailes.

Hein quoi ? Mais non Aristote n’était pas un pigeon. C’est une image que j’ai utilisée. Comment ça j’ai pas montré d’image à voir ? Pfffffffff, non là j’abandonne.

Prêche de Lexartey, le 03 mai 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est...)

Citation :
Mes chers fidèles !

Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent bien ce qu’est cette bête étrange dénommée « métaphysique ». Je me remémore certains commentaires entendus en d’autres temps et en d’autres lieux, généralement autour de choppes de bières : « ouais, le physique je vois bien, mais je le mets où moi l’physique ». Commentaires généralement suivis par une succession de rires gras… Bon ! Passons…

Sachez que la métaphysique a pour objet la recherche rationnelle de la connaissance de l'être, de l'univers et l'étude des fondements de la pensée et de la conscience. Oui, vous m’avez bien entendue, j’ai utilisé le mot « rationnel ». Cela est-il si choquant d’associer « raison » et « foi ». Ben moi ça me heurte pas plus que ceux qui associent « boisson » et « foie ». Mes frères, mes sœurs, c’est en essayant chaque jour d’approfondir le message divin, de nous interroger sur son contenu que nous pourrons renforcer notre foi. Et je ne fais là que répéter ce qui fut à maintes reprises répété par Christos à ses disciples qui se décourageaient devant les développements métaphysiques d’Aristote : « La foi apporte la vérité. Mais pour la comprendre, il nous faut user de la raison ».

À vous maintenant de relire (ou lire) notre Livre des Vertus chaque jour avec un œil neuf. Ne venez pas seulement à la messe pour grignoter un bout de pain et descendre un verre de pinard. Dieu n’a rien créé d’inutile. Toute Sa Création a un sens. Notre cerveau fait partie de cette Création. Donc ce cerveau doit bien servir… au moins de temps en temps. Bon après, si certains ont été mieux dotés que d’autres, évidemment…

Prêche de Lexartey, le 13 juin 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage...)

Citation :
Mes amis, savez-vous où se situe le vrai bonheur ? Oui, messire qui venez de lever la main ? Ah ! Non, le vrai bonheur ce n’est pas de passer sa journée à se saoûler en taverne. Il faudrait penser de temps à temps à s’élever un peu.

Je vais donc vous conter la rencontre que fit Aristote en allant à Mégare. S’étant perdu, il demanda son chemin à un homme croisé sur le bord de la route. Devant les réponses étonnantes de ce dernier, notre prophète réalisa qu’il avait face à lui un ermite. Voici un court extrait des échanges verbaux qui eurent lieu entre les deux hommes

Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"

Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."

Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement humain."

Eh oui ! Pour Aristote, l’homme est fait pour vivre au milieu de ses semblables et non perdu au milieu de nul part. Mais il ne faut pas oublier que chaque homme a un rapport différent avec Dieu, avec le monde qui l’entoure. Et pour respecter cette individualité, pour permettre à chacun de prendre le temps de réfléchir, nous avons tous la possibilité, quand nous le souhaitons, de prendre du recul et de faire une retraite spirituelle. Dans le calme et la prière, nous trouvons la concentration nécessaire pour mieux apprécier la Cité, c’est-à-dire la vie au sein de notre communauté.

Allez en paix et pour toutes vos retraites spirituelles, je vous recommande chaudement d’intégrer le monastère Oïde, dont la réputation n’est plus à démontrer.

Prêche de Lexartey, le 24 juin 1455 (les choses sont des copies des idées)

Citation :
Les choses sont des copies des idées… voilà donc le thème du jour. Je vous laisse plancher jusqu’à vêpres, après je ramasse les copies (et vos idées). Des questions ? Oui, vous là sur la droite en braies bleues ? Quoi ? si le poissonnier est là aujourd’hui ? Dites, vous confondriez pas prêche et pêche ? Mouais, mouais, j’me disais bien….

Bon, pour vous aider un peu, sachez que ce thème donna lieu à une confrontation mémorable entre Aristote et son maître d’alors Platon, confrontation qui conduisit Aristote à voler de ses propres ailes. Mais je crois avoir déjà vaguement évoqué le sujet.

En attendant, je vous rappelle que nous sommes dimanche, et qu’il faudrait peut-être penser à assister à la messe qui sera célébrée avec pompe par notre vénérable curé, j’ai nommé Avalon (qui a pris un bain pour l’occasion, donc ne ratez cet événement sous aucun prétexte). Pour bien vous préparer à l’office, je vous propose de relire ensemble un passage de notre livre des Vertus et plus particulièrement le message que Gabriel, archange de la Tempérance, essaya de faire passer à ses contemporains :

« Mes amis, mes frères,
Dieu réserve à chacun d’entre vous une voie particulière.
Il ne cesse de vous la crier au plus profond de votre cœur.
Sachez vous ouvrir à son appel et répondre « Oui ! »
En disant « Seigneur, tu sais ce qui est bon pour moi. Là où tu me mènes je ne saurai me meurtrir car c’est la voie qui est mienne. Là où tu me mènes, je ne saurai qu’être heureux malgré les épreuves.
Alors, Ouvrez vos cœurs ».


Méditons ces sages paroles et que le Très-Haut vous protège des idées mal placées et des contrefaçons (copies de choses) !


Dernière édition par le Sam 1 Sep - 1:56, édité 2 fois
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lexartey

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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeVen 13 Juil - 2:55

Prêche de Lexartey, le 1er juillet 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est...)

Citation :
Bonjour à toutes et tous !

Alors qui parmi vous mes chers fidèles peut me dire ce que le terme « Métaphysique » lui inspire ? Eh bien personne ne se manifeste ? Allons, allons, pas de timidité excessive !!!!

Lexartey soupira voyant que de toute l’assemblée, seul Maurice semblait avoir une idée sur la question. La chanoinesse n’allait quand même pas donner la parole à un rat !!!!.

Bon, je vois que tout le monde faisait la sieste durant ma dernière leçon. Alors on reprend les bases avec aujourd’hui la mésaventure des disciples de notre prophète.

Un jour d’été qu’Aristote et trois de ses disciples se promenaient en barque sur un lac paisible et poissonneux, le Maître demanda à ses élèves de lui expliquer ce qu’était la barque. Tous restèrent silencieux un long moment. L’un deux, après avoir réfléchi, dit : « la barque est un assemblage de planches de bois et de clous de fer, Maître ». Aristote hocha la tête, mais nul sourire ne vint éclairer son visage. Le second renchérit : « La barque est la reflet de la volonté de l’homme de dompter les eaux, d’être maître de la nature ». De nouveau, Aristote hocha la tête, mais ne dit mot. Le dernier disciple se redressa alors et prit la parole : « La barque est un outil : un outil pour le voyageur qui désire ni se mouiller ni se fatiguer à nager ; un outil pour le pêcheur qui peut ainsi attraper plus de poissons ».

Aristote prit alors la parole : « Vous avez tous trois raison et tous les trois tort. La barque est une barque, et chacun y voit une fin différente. Souvenez-vous que la Métaphysique ne s’intéresse qu’au fait que la barque est, et non pas à ce qu’elle peut être ». Penauds, les disciples ramèrent de plus belle pour atteindre la rive et, une fois le pied à terre , percèrent le fond de la barque pour être sûrs de ne jamais plus y remonter.

Et voilà, souvenez-vous donc que la Métaphysique est la science de ce qui est en tant qu’il est : de l’étant en tant qu étant. Et n’allez pas percer toutes les barques du village, ça ne vous empêchera pas de ramer à nouveau au prochain prêche !

Prêche de Lexartey, le 07 juillet 1455 (l'Être divin est tout-puissant)

Citation :
Lexartey installa sa petite estrade et entreprit de sensibiliser la population de Montmirail à l’idée largement répandue que l’Être divin est tout puissant. Elle fut rapidement interrompue par l’vieille Pessec dont l’ouïe était de moins en moins fine et qui crût nourrir ses ragots en comprenant « boire du vin ça rend impuissant ». La vicaire décida donc de superbement l’ignorer et de forcer la voix pour que ses propos ne soient pas trop déformés

Chers fidèles, laissez-moi vous narrer un court moment de la vie d’Aristote. Orphelin, il fut confié à un proche parent, qui l’initia au rude travail de la terre. Cette condition ne le satisfaisait guère, persuadé que son esprit était plus capable que ses mains. Il faisait souvent la rencontre d’humbles paysans. Il admirait leur goût pour la vie simple, loin des fastes somptueux et du luxe qui, il le pressentait, conduisaient certainement au vice. Mais Aristote s’étonnait cependant de leurs coutumes. Un jour, il vit l’un d’eux se livrer à la prière. Aristote voulut alors prendre le paysan en défaut :

- Aristote : "Et bien, il y a une chose que je ne comprends pas : pourquoi donc prier plusieurs dieux ?"

- Le paysan : "Ainsi que je te l’ai dit, c’est ce qu’on m’a enseigné, qu’ils étaient plusieurs, et c’est ainsi depuis la nuit des temps."

- Aristote : "Voilà bien une chose compliquée inutilement. Au lieu de plusieurs divinités, ne serait-ce pas plus pratique de n’en louer qu’une seule ?"

- Le paysan : "Tu commences à me courir, jeune voyageur. Je t’en pose des questions, moi ? Je te demande si tu mets des braies ou des frocs ? Maintenant, laisse-moi à mes méditations."

- Aristote : "Non, non, je n’en ferai rien. Tu dois d’abord admettre, brave homme, que prier un seul dieu serait plus logique. Qu’attend-t-on d’un dieu, sinon qu’il soit tout puissant et omniscient, qu’il soit un ? Rendre grâce à plusieurs dieux, c’est comme fragmenter en autant de parties le pouvoir qu’un seul pourrait réunir en lui. Je crois qu’en toutes choses, l’unité est préférable à la division."

- Le paysan : "Peut être."

- Aristote : "Non, certainement. Le divin est un Tout unique et le divin est la perfection, donc la perfection est unité. L’unité est la forme idéale des choses. »

Aristote, très jeune, avait donc déjà pressenti cette évidence : Le Très Haut est l'Absolu. Il est le lieu de l'Idéal, le principe vivant du Bien, du Beau et du Vrai. Il est Eternel et Immuable. Il est le Père, l'Être suprême et Divin qui règne sur le monde. Qu’il puisse protéger chacun de vous et vous permettre d’accéder à son paradis le jour venu !

Prêche de Lexartey, le 19 juillet 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est...)

Citation :
Mes amis, chers fidèles ! Me voici de retour parmi vous.

Avant de vous entretenir une nouvelle fois du fait que la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu’il est : de l’étant en tant qu’étant, je vous rappelle qu’une enquête, intitulée « le grand portrait des idées (1455) » est actuellement menée sur la Halle de Montmirail. Elle revêt une grande importance pour l’église aristotélicienne qui souhaite répondre au mieux aux attentes des fidèles Mainois.

Et puisqu’on aborde le sujet des idées, j’observe depuis de longues semaines que vous avez toujours un peu de mal à les conceptualiser. Devant mes difficultés à vous les faire comprendre, j’ai décidé aujourd’hui d’opter pour un exemple bien concret. Je vais ainsi vous conter un face à face de légende :

Imaginez, à ma droite, l’adversaire le plus redoutable de tous les combattants de l’esprit : Cratyle, le Philosophe Muet. A ma gauche, le grandissime, le sublime, le splendide, le très grand, notre vénéré prophète Ariiiiiiiiiistoooote (comment ça l’arbitre a un parti pris^^) ?! Et c’est partiiiii !

Cratyle avait battu jadis le célèbre Héraclite sur son propre terrain car lorsque celui-ci avait donné son argument décisif selon lequel « on ne peut pas se baigner deux fois dans le même fleuve », Cratyle avait dit : «on ne peut même pas le faire une seule fois et nul ne peut énoncer aucune vérité sur ce qui change partout et en tout sens. C’est pourquoi, à compter de ce jour, jamais plus je ne m’exprimerai par les mots et sur aucune chose».

Suivi de son entraîneur, Cratyle s’épongea le front, s’installa face au prophète et se conformant à sa légende, il commença à remuer le doigt en tous sens signifiant par là : «je ne puis rien dire d’intelligible sur ce monde en perpétuel changement », administrant à son adversaire un redoutable direct du pouce.

Une grande rumeur agita l’assistance qui avait apprécié l’efficacité de l’assaut. Mais, Aristote, toujours très mobile savait esquiver. Protégeant sa garde, il répliqua : « c’est en regardant le monde et non en se détournant de celui-ci que l’on trouve la vérité. Ne voir que le mouvement est ignorer la substance première c’est-à-dire l’étant qui se maintient quelque soit le changement ».

Cratyle, déstabilisé se demandait bien ou son rival voulait en venir et commençait à ressentir des tensions métacarpiennes, il dressa le majeur, repliant les autres doigts.

Le prophète, profitant de son avantage, enchaina : «si nous reprenons l’exemple de Paulodaure, dont le corps ravagé par ses séjours prolongés en taverne est plus souvent observable à quatre pattes donc à la ressemblance du quadrupède, voire rampant tel un reptile, chacun s’accorde à dire qu’il est bipède : c’est sa forme, sa substance première même si elle n’est que virtuelle (en puissance et non en acte) ».

Cratyle comprenait trop bien. Suant d’angoisse, il agita sa main en éventail pour se rafraîchir.

Aristote reprit : « ainsi et de même, si bon nombre d’êtres humains subissent des altérations tamagoshistes ou bisounoursesques, ils restent néanmoins et malgré les apparences des êtres pensants ». Puis, le sage porta le coup ultime : « toi-même le philosophe Muet qui n’émet aucun son, nous savons tous ici même que la cause finale qui détermine ton être, le moteur du monde, t’a donné la forme d’une vraie pipelette en vérité. C’est ton étant en tant qu’étant et sur lequel tu ne puis rien changer car la Parole est le cadeau que le Très-Haut fît à l’espèce humaine»

L’estocade finale avait mis l’adversaire K.O. Son pouce retomba inerte vers le sol, rendant ce geste à la postérité comme signifiant « le combat est perdu ». Alors, la foule en liesse porta le prophète vainqueur en triomphe (soulageant ainsi ses jambes qu'il avait faibles, dit-on).

Vous comprenez mieux maintenant, j’en suis persuadée, que la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu’il est : de l’étant en tant qu’étant. Il y a des questions ?

Non ? Alors tout le monde sur la Halle. Et, pour les plus timides, une petite confession en privé est toujours possible.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeSam 21 Juil - 22:11

Prêche de Lexartey, le dimanche 22 juillet 1455 (l'Être divin est tout-puisssant)

Citation :
Chers fidèles ! Mes amis !

Depuis le temps que je vous en parle, je sais que l’idée selon laquelle l’Être divin est tout-puissant a fait son chemin dans vos petites têtes. Mais, non je ne me moque pas de vous, messire Hammett ! Tiens, si vous alliez me chercher une douzaine d’épis de maïs dans votre chapeau^^… Bon revenons à nos moutons, euh à notre Très-Haut. L’idée a fait son chemin, disais-je, mais a-t-elle emprunté la bonne route ? Pour en être sûre, je vous propose de vous guider, avec l’aide de mon livre des vertus dédicacé par le regretté cardinal Pouyss, en reprenant les choses à leur début : la création de l’univers.

Souvenez-vous qu’au commencement, il n’y avait que Dieu : point de matière, d’énergie ou de mouvement. Rien, même pas de vide, juste le Néant. Or, Dieu est supérieur à tout, y compris au Néant.

Et là je n’hésite pas à me lancer dans une longue citation sur l’Être divin : « Il n’a pas de commencement ni de fin. Il est donc l’Infini et l’Eternel. Il est l’Être Parfait, sur qui rien n’a de prise, rien ne peut agir, rien ne peut interférer. Il Lui suffit d’une simple pensée pour que quelque chose passe du Néant à l’Existence et d’une autre simple pensée pour que cela retourne de l’Existence au Néant. Tout Lui est donc possible et tout Lui doit donc son existence.

Dieu est la Matière Première à partir de laquelle tout est créé. La matière, l’énergie, le mouvement et le temps sont eux-mêmes composés de Lui. Ceci fait que tout ce qui existe, ainsi que le Néant lui-même, fait partie de Lui. Il est aussi le Créateur de toute chose. C’est Lui qui crée tout ce qui existe et lui donne sa forme et son contenu. Il est enfin le Très Haut, car Il est la cause même de l’existence de toute chose, y compris du Néant.

De ce fait, Dieu sait tout, car le savoir même fait partie de Lui, est créé par Lui et trouve sa cause en Lui. On dit ainsi qu’Il est omniscient. De plus, Il est partout car, aussi loin que l’on aille, on se trouve toujours en Lui. On le qualifie donc d’omniprésent. Enfin, Il peut agir partout car, étant partout et sachant tout, rien ne peut entraver Son action ».

Alors, rassurez-moi ! C’est bien ce que vous pensiez, n’est-ce pas ? Je suis sûre que vous en êtes maintenant parfaitement convaincus : l’Être divin est tout-puissant. Et puis, c’est comme ça ! Pas besoin d’ergoter pendant des heures !

Sur ce, je me permets de vous rappeler que le concours animalier, placé sous le haut patronage de la mairie et de l’église aristotélicienne, débutera demain après-midi sur la halle. Il récompensera les meilleurs éleveurs de vaches, de moutons et de cochons de la ville ainsi que le meilleur animateur de la manifestation. Dépêchez-vous de vous inscrire !

Enfin, n’oubliez pas non plus que l’église aristotélicienne mène une vaste enquête sur les idées afin de mieux répondre aux attentes des fidèles. J’invite donc tous les habitants de Montmirail à se diriger vers la halle et à faire enregistrer les idées de leur menu transcendant au stand « Enquête : le grand portrait des idées (1455) » et je tiens à remercier publiquement ceux qui ont déjà contribué à cette enquête.

Que le Très-Haut vous protège tous ! Euh… NOUS protège tous ! Oui je m’inclus dedans aussi, on ne sait jamais^^…
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeMer 25 Juil - 0:01

Prêche de Lexartey, le mercredi 25 juillet 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre)


Citation :
En ce jour lumineux de la fin du mois de juillet, Lexartey s’installa comme à son habitude sur son estrade portative. Mais, aujourd’hui, elle semblait particulièrement heureuse. Son visage était comme éclairé ; ses yeux pétillaient de joie et elle avait grande envie de communiquer son bien-être aux autres villageois. Elle attendit quelques instants qu’un attroupement se forme autour d’elle, puis elle prit la parole :

Mes amis ! Chers fidèles !

Il vient de m’arriver quelque chose d’extraordinaire que j’aimerais vous faire partager. Depuis que je suis redevenue votre abbesse, et même avant cela, le rythme trépidant de la vie urbaine m’a accaparé : un baptême par ci, un mariage par là, les prêches succédant aux messes, les messes succédant aux confessions et les confessions succédant aux catéchismes…

Or, ce matin, je vaquais fébrilement à mes occupations, parcourant la ville en tous sens, lorsque je remarquai à plusieurs reprises un homme âgé mais bien portant, calme et serein, qui semblait prendre son temps en toutes choses. La première fois que je fis attention à lui, il était assis au bord de la rivière et semblait littéralement absorbé par le spectacle qu’il observait : les canetons suivant leurs « mamans » respectives, les grenouilles sautant de nénuphars en nénuphars, le vent dans les roseaux et les libellules dansant amoureusement les unes avec les autres.

Plus tard dans la matinée, je l’aperçus en bordure de notre magnifique forêt. Adossé à un chêne centenaire, il dégustait une pomme qui paraissait étancher sa soif aussi bien qu’un vin vieux, tout en laissant son regard se porter au loin, là où les biches et leurs faons gambadaient gaiement survolés par tout un groupe d’hirondelles, de rouges-gorges et de mésanges chantantes.

Et, il y a quelques minutes à peine, alors que je m’apprêtais à prêcher, je remarquai à nouveau le vieil homme. Il se tenait au beau milieu du marché, humant les multiples odeurs qu’exhalaient les étals, s’imprégnant des couleurs chatoyantes des étoffes et des bruits montant de la ville. Il était là, île calme au milieu de l’océan des clameurs des marchands et des rires des enfants qui assistaient hypnotisés à un spectacle de marionnettes. Lui-même s’amusait aimablement des facéties que les saltimbanques faisaient jouer à leurs personnages de chiffons.

Tout à coup, il se tourna vers moi comme s’il avait perçu l’intérêt que je lui portais et il m’adressa un sourire aussi large qu’amical. Et là, je pris conscience du caractère ironique et paradoxal de ma situation : je l’observais pendant qu’il observait les multiples splendeurs de la Création. Il me fit alors un petit clin d’œil malicieux voyant que j’avais décodé le sens de son attitude et le message qu’il essayait de faire passer. Voici ce que j’ai compris grâce à ce vieil homme sage :

Certes, comme nous l’a enseigné Aristote, l’homme est fait pour vivre en communauté et il doit participer activement à la vie de la Cité. Mais, qu’en est-il du bonheur ? A cette question, Christos apporte une réponse claire dans son onzième logion. Permettez-moi de vous le réciter : « Et lorsqu’on demandait à Christos comment l’on pouvait trouver le bonheur, le prophète répondait : le bonheur réside dans les choses simples et non dans les raisonnements compliqués qui rendent les gens malheureux. Car comment être heureux lorsqu’on s’interroge sur des mystères que Dieu a fait si complexes que nous ne les comprendrons qu’une fois arrivés dans le Soleil ? ».

Habitants de Montmirail qui oeuvrez, travaillez et courrez toute la journée sans prendre la peine de vous arrêter pour contempler ce que Dieu a créé pour vous, je veux vous dire ceci : n’oubliez pas que, comme nous le montre si bien l’exemple du vieil homme dont je viens de vous parler, le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeSam 28 Juil - 20:35

Prêche de Lexartey, le dimanche 29 juillet 1455 (les choses sont des copies des idées)


Citation :
Mes amis ! Chers fidèles !

L’heure est grave… Sans vouloir jouer les vierges effarouchées ou les moralisatrices à deux sous, le comportement de certains aurait, selon la vox populi, tendance à se dégrader. Bon, d’habitude cela ne me gène pas outre mesure que l’on se papouille en taverne ou qu’on butine de fleur en fleur comme les abeilles, si vous voyez ce que je veux dire... Mais, à partir du moment où cela engendre le trouble, les ragots, les rumeurs et les divisions au sein de la communauté, je me dois d’intervenir.

A vous, mes frères et mes sœurs qui vous complaisez dans l’amour physique débridé, je dois vous dire que vous faites erreur et que vous vous engagez sur une route au bout de laquelle vous attendent moult désillusions. Pensez à Aristote qui nous a enseigné que les choses sont des copies des idées, ce dont tout le monde est convaincu désormais et ce depuis que j’ai prêché sur ce thème à plusieurs reprises. Et maintenant, faites le parallèle entre les choses de l’amour, c’est-à-dire l’amour physique débridé, et l’idée de l’amour, c’est-à-dire l’amour pur, idéal. Ne voyez-vous pas que l’amour physique n’est qu’une illusion, qu’une pâle copie, pire une vulgaire contrefaçon de l’amour idéal que le Très-Haut a créé à partir de lui et qu’il nous a généreusement donné comme signe de notre supériorité au sein de la Création ? Avez-vous oublié ce passage du Livre des Vertus dans lequel Dieu explique à Oane les raisons de l’existence de l’amour ? A tout hasard, je préfère vous le relire :

« Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine, je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que j’attends de vous, je vous permets aussi de l’éprouver également envers vous, en couple. La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but. Mais seul l’amour que j’aurai béni pourra permettre l’acte de chair, afin que votre espèce perdure dans Mon amour ».

Ce passage est clair, non ? De toute évidence, si l’amour de l’enfant pour ses parents (et inversement) ou l’amour du mari pour son épouse (et réciproquement) participent du divin, l’amour physique hors mariage, débridé et bestial, est la route directe vers la tanière d’Azazel, le prince-démon de la luxure.

Donc, comme disait Platon en regardant le mur de sa caverne, méfiez-vous des contrefaçons !!! Certes, le sens donné à la vie par le Très-Haut est bien l’amour, mais choisissez le bon ! Ce qui me ramène tout droit au thème de ce prêche : les choses sont des copies des idées.

Bon, maintenant, allez méditer là-dessus en vous aimant les uns les autres, mais pas comme des gros gorets ou des grosses cochonnes, ça changera un peu^^.

Grouiiiiikkkkkkkkk ?! Qui a dit Grouiiiiiikkkkkk ?!

Ah ! Merci, messire CrazySeb pour cette magnifique imitation du cri du porcin en rut… Quel talent ! Vous viendrez me voir en confession tout à l’heure ! Cela sent la pénitence à plein nez là…
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeMar 7 Aoû - 22:03

Prêche de Lexartey, le mercredi 08 août 1455 (la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures...)

Citation :
Comme à son habitude, Lexartey installa son estrade portative sur le marché de bonne heure et de bonne humeur. Mais, elle ne monta pas immédiatement dessus. Elle attendit que les curieux et les habitués de ses prêches daignent s’approcher. Puis, elle plongea dans sa besace et en sortit un grand nombre de feuillets sur lesquels l’encre était à peine sèche. Elle les distribua alors à tout le monde et les premiers servis (et surtout ceux qui savaient lire^^) purent reconnaître les paroles du cantique consacré à la beauté tiré des « Cantiques des idées de Timviking ». Une fois la distribution effectuée, Lexartey bondit agilement sur son estrade et commença son allocution

Habitants de Montmirail ! Chers fidèles ! Mes amis !

Voilà bien longtemps que je n’ai pas entonné ce superbe cantique qui nous apprend que la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux. Cette idée, que notre vénéré prophète Aristote a défendu dans La Poétique, est heureusement partagée par nombre d’entre vous, à des degrés divers… Que diriez-vous si nous l’entonnions tous en chœur afin de me donner du courage ? C’est parti ! Un… deux… et un, deux trois…

« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
De la parfaite hémistiche
Aimant la mesure
Céleste césure,
Faisant pâlir le pastiche.
Les vers ciselés
Bien proportionnés
Pour mon esprit ont les charmes
Si harmonieux
Du plus haut des Cieux
Brillant à travers tes larmes.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté.

Les divins présents,
Créés du néant,
Qui précédait notre monde;
Les plus rares fleurs,
Leur terre, rondeur
Et les cercles purs de l'onde,
Les riches buissons,
Océans profonds,
La splendeur virginale,
Tous nous parlent en fait
À l'âme en secret
Sa belle langue natale.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté.

Vois sur ces bâtards
S'écraser le hasard,
la chaotique ironie,
Car pour assouvir
Leur moindre désir,
Ils ont brisé l'Harmonie.
La beauté résulte,
Le bonheur exulte
De nos rythmiques prières
Et du nombre d'or,
l'Éternel effort
Fait rejaillir la Lumière.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté ».

Merci à vous mes amis, et souvenez-vous bien de ces magnifiques paroles qui nous rappellent que la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux.

Vous pouvez maintenant retourner à vos activités quotidiennes. Et, si l’envie vous prend de chantonner à nouveau ce cantique, n’ayez pas peur du ridicule. Entonnez-le à voix haute, faites partager votre foi à vos amis, à vos voisins, à vos compagnons de labeur… Chantez la vie ! Chantez l’amour ! Chantez la beauté ! Chantez, tout simplement…

Se rendant soudain compte qu’elle en faisait un peu trop, Lexartey décida alors d’aller boire un coup en taverne pour se rafraîchir et pour retrouver de joyeux compagnons passablement éméchés qui, eux, n’auraient pas peur de chanter ce qu’on leur demandait. Mince, était-ce sa faute si elle se sentait d’humeur musicale aujourd’hui ? Et pourquoi diantre cet air entêtant ne voulait pas sortir de sa tête… Pfff ! Vivement ce soir qu’on se couche se dit-elle en franchissant la porte de la Mission Saint-Louis
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeSam 18 Aoû - 20:22

Prêche de Lexartey, le dimanche 19 août 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant)

Citation :
Mes amis, chers fidèles !

Pour nous réchauffer par ce temps maussade, pour nous donner de l’ardeur dans notre labeur quotidien, chantons ensemble cet extrait des « Cantiques des idées » de Timviking consacré à la métaphysique.

« Elle est retrouvée.
Quoi ? - la Métaphysique.
C'est bien l'Être allé
Avec la science.

Âme Éternelle
Proclamons le Vrai :
Quand la science est belle,
Ce qui est est.

Des humains volages,
Des communs penchants,
Là tu nous soulages
En tant qu'étant étant.

Puisque de toi seule
Science de l'étant
La vérité s'exhale
Sans qu'on dise: pourtant...

Là pas d'espérance,
Nulle procédure.
Science avec patience,
La sagesse est sûre.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - la Métaphysique.
C'est le Bien Être allé
Avec la science. »

A bientôt si vous le voulez bien ! Et entre temps, n’oubliez pas que la métaphysique est la science de ce qui est en tant qu’il est : de l’étant en tant qu’étant. Comment ça vous ne comprenez rien ?! Mais, c’est ce qu’on vient de chanter ensemble… Pfff ! Vous m’inquiétez là… Bon et bien je vais préparer une explication de texte pour la prochaine fois. Vous ne perdez rien pour attendre, bande de perroquets va ! C’est quoi un perroquet ? Rohhh, vous essayez de m’avoir à l’usure là, non ?^^
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeMar 21 Aoû - 21:41

Prêche de Lexartey, le mercredi 22 août 1455 (le bonheur est une forme de contemplation, que le sage doit s'efforcer d'atteindre)


Citation :
Il y a peu de temps, j’évoquais devant vous la nécessité de trouver le juste milieu entre l’indispensable vie en communauté et le besoin que chaque individu ressent de se retrouver lui-même. Christos fut l’un des premiers à réussir pleinement la synthèse des deux.

C’est ainsi qu’il expliqua la philosophie d’Aristote couplée aux enseignements du Très Haut à des Judéens qui par misanthropie refusaient de vivre dans la Cité :

« Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. »

Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :

« Mais n’oubliez pas, qu’il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirer de temps en temps, au-delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit »

Christos lui-même ressentait le besoin de se retirer pour se recueillir. Aussi, il s’isola du monde en pénétrant dans le désert. Sa retraite spirituelle dura quarante jours, quarante jours pendant lesquels il déambula dans les dunes, mangea des sauterelles (il paraît que c’est plein de vitamines), économisant le peu d’eau qu’il avait (au passage certains devraient faire de même avec la bière). Puis, un jour, alors que la fatigue se faisait durement ressentir, lui vint une envie pressante… de s’allonger de tout son long et de ne plus bouger. Il lui semblait qu’une force mystérieuse lui disait :

"Arrête-toi, Christos, fils de Giosep, car tu es fatigué. Si tu voulais, tu pourrais rebrousser chemin et rentrer chez toi sans t’épuiser."

J’vous le donne en mille : c’était la créature sans nom, celle qui vivait dans l’ombre depuis des millénaires. Elle ne voulait pas qu’à travers Christos, la parole d’amour de Dieu se répande. Aussi avait-elle décidé de le corrompre afin de le détourner de sa juste mission. Mais Christos répondit sans se mettre en colère : « Va t’en, toi qui veux me perdre dans la paresse, je continuerai car le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! »

Et hop, casséééééééeeeeeeeee la Créature sans nom ! Vexée comme un pou, elle partit voir ailleurs ce qui se passait.

Ce que vous pouvez désormais également faire puisque mon prêche est terminé, non sans avoir constamment à l’esprit que le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre comme l’a bien fait comprendre notre vénéré prophète Christos.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 21:58

Prêche de Lexartey, le vendredi 24 août 1455 (l'Être divin est tout-puissant)


Citation :
Certains esprits chagrins me diront : « mouarf… déjà entendu et puis tout-puissant, n’importe quoi quand on voit c’qu’on voit et qu’on sait c’qu’on sait… ». Eh bien à vous mécréants, je vais conter un épisode de la jeunesse de notre vénéré prophète Aristote.

Celui-ci était âgé de seulement cinq ans, lorsqu’il se rendit au temple du faux dieu Apollon dans sa ville de Stagire. Le temple était sur une petite colline à l'extrémité est de la ville. L'enfant aimait regarder les hautes colonnes de pierre blanche se découpant dans l'azur du ciel. Alors qu'il s'approchait des marches du temple, il s'arrêta, comme immobilisé par une force invisible. Ne comprenant pas ce qui ce passait, il se retourna vers la ville pour appeler sa mère Phaetis qui était à quelque distance de là. Mais ses lèvres ne produisirent aucun son. La terreur commençait à inonder son âme, quand un roulement de tonnerre gronda au-dessus du temple du faux dieu. Un éclair vint le frapper en son centre et il s'écroula aux pieds de l'enfant. Puis une voix puissante qui faisait frémir les cieux retentit dans l'esprit d'Aristote; elle disait : "voilà ce que ma puissance réserve aux idoles qui se font honorer comme des dieux. Cherche le Dieu unique, cherche la Vérité et la Beauté car, un jour, viendra celui qui restaurera tout".

Bouleversé l'enfant tomba inanimé sur le sol. Lorsque ses yeux se rouvrirent, il était dans la maison de son père et sa mère était tendrement penchée sur lui : "mon fils, que t'est-il arrivé? Nous t'avons trouvé près du temple écroulé, le visage tourné vers le ciel. Est-ce le dieu qui t'est apparu ? Qui a détruit le temple?". Mais l'enfant ne répondit rien. Il resta en silence et regarda sa mère avec les yeux de quelqu'un qui voit pour la première fois.

Eh oui ! Aristote était un enfant précoce… Mais, pour ceux qui doutent encore, il n’est pas trop tard pour revenir dans le droit chemin de la Vertu. En revanche, ce qui risque d’arriver trop tard, c’est un nouveau curé à Laval et à Mayenne, si personne ne se manifeste pour reprendre les cures dans les jours qui viennent.

A bon entendeur… Bonne journée à vous !

Attention ! Temps mitigé, averses annoncées, sortez couverts !
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeDim 26 Aoû - 0:35

Prêche de Lexartey, le dimanche 26 août 1455 (le bonheur est une forme de contemplation, que le sage doit s'efforcer d'atteindre)


Citation :
Mes amis, mes frères !

Aujourd’hui, je tiens encore une fois à développer l’idée selon laquelle « le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre ». Depuis le temps que je prêche sur ce thème, vous savez maintenant qu’il est d’usage d’affirmer que la conception du bonheur de Christos est relativement différente de celle d’Aristote. Mais cette différence est-elle si grande que cela ? Je ne le pense pas et je me targue de vous le démontrer en revenant aux sources de la pensée d’Aristote, notre premier prophète. Alors, on s’accroche un tantinet parce que là ça va être un peu dense…

Pour Aristote, le bonheur est le Souverain Bien parce qu’il est une fin qui se suffit à elle-même. En effet, « nous choisissons toujours le bonheur pour lui-même et pas en vue d’autre chose ». Le bonheur est donc la fin ultime de nos actions. Cette fin ne peut consister que dans une activité excellente. Or, l’activité la plus excellente pour l’homme est celle par où « il accomplit sa nature et réalise son essence ». Reste à savoir ce qu’est cette fonction propre de la nature humaine.

Il est évident que l’homme se distingue des plantes et des animaux par la fonction rationnelle de son âme. Par conséquent, la fonction propre de l’homme « consiste dans une activité de l’âme conforme à la raison ». Autrement dit, la fonction propre de l’homme consiste dans une activité pratique morale où les actions s’accompagnent de raison. Ainsi, selon Aristote, le bonheur parfait réside dans une vie contemplative, dans l’exercice de sa pensée, dans l’activité de l’intellect.

Mais vous serez d’accord avec moi si je vous dis que l'homme ne doit pas accomplir sa tâche n'importe comment. Il doit s’efforcer de l’accomplir correctement ! Aristote nous montre alors que, pour être réussie et donc heureuse, l’activité de la pensée ne doit pas être quelconque. Elle doit être de la meilleure qualité. Or, l'homme n'accomplira bien sa tâche qu'en mettant en œuvre la vertu. Pour Aristote, le Souverain Bien (le bonheur) est donc une activité de la pensée selon la vertu. Certes, Aristote reconnaît dans une certaine mesure que les biens matériels ou les honneurs peuvent être des conditions au bonheur humain, mais dans une certaine mesure seulement !

En définitive, pour Aristote, le but de l’homme est la vie heureuse, le « bien vivre », ce que tout le monde appelle le bonheur. Et ce bonheur passe par l’activité de la pensée selon la vertu, par l’utilisation excellente de notre intellect et donc par une vie contemplative. En d’autres mots, « le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre ».

Et hop ! Là, je retombe sur mes pieds au terme de cette démonstration… un peu « touffue », peut-être ? Je vois quelques personnes du public au bord de l’évanouissement. D’autres ont de la fumée qui s’échappe par les oreilles, ce qui indique qu’il est temps que j’arrête de vous torturer… Merci à tous ceux qui auront écouté ce prêche jusqu’à la fin… Je vous promets de ne plus jamais vous en faire un aussi compliqué si vous me promettez de ne plus jamais me lancer de légumes pourris quand je prêche… D’accord ?
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 13 Sep - 21:35

Prêche de Lexartey, le vendredi 14 septembre 1455 (la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures...)

Citation :
Mes amis, chers fidèles !

Il nous paraît évident à tous que la beauté résulte de certaines proportions, de certaines mesures et rythmes harmonieux. Cette idée, je vais la prêcher à nouveau aujourd’hui car notre vénéré prophète Aristote la mise en avant dans son magnifique ouvrage intitulé « Poétique ».

De fait, je ne cesse de m’extasier chaque jour devant la splendeur de nos constructions civiles et religieuses qui, grâce à nos brillants architectes, respectent et exaltent le Nombre d’Or qui leur confère leurs splendides proportions.
Parfois, il m’arrive de pleurer de bonheur en écoutant un chant liturgique dont la mélodie et les paroles s’accordent en une expression quasi-parfaite du rythme divin.
Lorsque, au cours de mes promenades, je croise un homme fort, à la peau hâlée, au front large, aux yeux perçants et à la démarche souple, je suis à chaque fois émerveillée par la beauté qui se dégage de l’accord étroit entre chaque détail de son être. De même, quand une femme à la longue chevelure brune, au teint pâle, aux yeux clairs et aux formes voluptueuses passe près de moi, je ne peux que me rendre à l’évidence : la beauté résulte de certaines proportions, de certaines mesures et rythmes harmonieux.

De cela, tout le monde en est totalement convaincu que nous en oublierions presque que notre appréhension de la beauté est à la fois culturelle et superficielle.

Elle est culturelle car, cet homme et cette femme qui me plaisaient tout à l’heure auraient-ils eu le même succès auprès de mes ancêtres ? Leur beauté particulière, typique, trouverait-elle grâce aux yeux de nos lointains voisins chinois ou mongols que Marco Polo nous a fait découvrir dans ses écrits ? J’en doute fort…
Quant à nos vieilles églises, pourquoi donc avons-nous tendance à les négliger et à leur préférer nos nouveaux lieux de culte plus lumineux ?
Il en est de même pour la musique, la peinture, la sculpture, la mode vestimentaire : les goûts changent selon les lieux, selon les époques et selon ce que l’on nous a enseigné, transmis (notre héritage culturel).

Notre appréhension de la beauté est aussi superficielle, je vous l’ai dit, car elle ne renvoie qu’à l’aspect extérieur des choses ou des êtres vivants. Cet édifice récent et lumineux que je décrivais à l’instant n’est-il pas susceptible de s’effondrer d’un moment à l’autre en raison d’un vice de construction ? Cet homme splendide n’est-il pas rongé par les vices les plus horribles ? Cette belle femme ne se livre-t-elle pas aux péchés les plus noirs ?
Au contraire, ce mendiant contrefait et disgracieux que je croise régulièrement sur le parvis de l’église n’a-t-il pas l’âme la plus pure ? Ce chien miteux et bâtard qui me suit partout en compagnon fidèle et aimant ne mérite-t-il pas mon affection parce qu’il est laid ? Cette vieille chapelle noircie par le temps est-elle moins utile, moins vénérable et moins consacrée qu’une toute nouvelle église car sa voûte ne repose pas sur des croisées d’ogives (dernière technique à la mode chez nos architectes) ? Bien sûr que non !

Tout cela pour vous dire que la beauté n’est pas liée qu’aux apparences. Oui, vous pouvez apprécier à leur juste valeur les belles choses que votre regard embrasse. Non, ce n’est pas un péché. Mais, usez aussi de votre raison ! Laissez parler votre cœur ! Ne faites pas de critères esthétiques culturels et superficielles les maîtres de votre jugement ! Bref, vous aurez compris que, pour moi, la beauté de l’âme et la bonté du cœur devraient être nos critères principaux d’appréhension de la beauté.

Je voudrais terminer ce prêche par une citation d’une sainte femme, ma regrettée mère, qui avait l’habitude de dire ceci : « ma gentille Lex, sache que la beauté ne se mange pas à la cuillère ». Méditez donc cette maxime populaire jusqu’au prochain prêche…

À bientôt et bonne journée !
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 8 Nov - 3:44

Prêche de Lexartey, le jeudi 08 novembre 1455 (l'Être divin est tout-puissant)

Citation :
Mes sœurs ! Mes frères !

Afin de nous donner du courage et de mieux comprendre notre dogme, je vous propose de chanter avec moi un extrait des « Cantiques des Idées » de Timviking :

« J'ai longtemps habité une grotte platonique
Que des ombres mouvantes hantaient comme un château
Et dont les cavités obscures et noir corbeau
Rendaient pareil le soir au jour, le cap au pic.

Mes yeux en zyeutant ce fort troublé tableau
Mêlaient d'une façon païenne et cathartique
Le Tout Puissant, le Juste, l'Amour métaphysique
Aux accords dissonants rapportés par l'écho.

C'est là que j'ai compris, dans une volupté calme,
Grâce à l'Être Divin, l'Universel Moteur,
Que ces spectres fuyants qui me glaçaient le cœur

N'étaient que viles pensées, du vent soufflant des flammes,
Et qu'en raisonnant bien, assumant le bonheur,
Je trouverai la Voie, l'éclatante Lueur ».

Ce texte poétique est beau, je vous le concède. Mais, le message qu’il contient n’est-il pas parfois un peu allusif ? Puisque je vois que vous acquiescez, je vais tenter une petite explication. Le but de ce cantique est de montrer que l’Être divin est Tout-Puissant. Plusieurs termes sont censés nous le faire comprendre :

Dieu est ainsi appelé le « Très-Haut », car Il est la cause même de l’existence de toutes choses, y compris du Néant (en effet, souvenez-vous que « Dieu est la Matière Première à partir de laquelle tout est créé. Ceci fait que tout ce qui existe, ainsi que le Néant lui-même, fait partie de Lui »).

Dieu est aussi appelé « l’Universel Moteur », car il est Celui qui donne tout son sens à l’Univers.

Dieu est également appelé « le Tout-Puissant ». En effet, Dieu sait tout car le savoir fait partie de Lui et trouve sa cause en Lui. On dit qu’il est omniscient. De plus, il est partout car, aussi loin que l’on aille, on se trouve toujours en Lui. On le qualifie donc d’omniprésent. Enfin, il peut agir partout car, en étant partout et en sachant tout, rien ne peut entraver Son action. Il est donc omnipotent.

J’aimerais aussi ajouter que Dieu est infini, car il n’a pas de limites, et qu’il est éternel, car il est au-dessus du temps et il n’y est pas soumis. Il ne peut mourir et n’est jamais né, car il a toujours existé et il existera toujours.

Il paraît donc clair à tout le monde, du moins je l’espère, que l’Être divin est Tout-puissant. Sur ce, je vous invite maintenant à retourner à vos occupations humaines tout en n’oubliant pas que chacune de vos actions doit avoir pour seule motivation la volonté de tendre vers la perfection divine.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 8 Nov - 21:48

Prêche de Lexartey, le vendredi 09 novembre 1455 (la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures...) [reprise]

Citation :
Comme à son habitude, Lexartey installa son estrade portative sur le marché de bonne heure et de bonne humeur. Mais, elle ne monta pas immédiatement dessus. Elle attendit que les curieux et les habitués de ses prêches daignent s’approcher. Puis, elle plongea dans sa besace et en sortit un grand nombre de feuillets sur lesquels l’encre était à peine sèche. Elle les distribua alors à tout le monde et les premiers servis (et surtout ceux qui savaient lire^^) purent reconnaître les paroles du cantique consacré à la beauté tiré des « Cantiques des idées de Timviking ». Une fois la distribution effectuée, Lexartey bondit agilement sur son estrade et commença son allocution

Habitants de Montmirail ! Chers fidèles ! Mes amis !

Voilà bien longtemps que je n’ai pas entonné ce superbe cantique qui nous apprend que la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux. Cette idée, que notre vénéré prophète Aristote a défendu dans La Poétique, est heureusement partagée par nombre d’entre vous, à des degrés divers… Que diriez-vous si nous l’entonnions tous en chœur afin de me donner du courage ? C’est parti ! Un… deux… et un, deux trois…

« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
De la parfaite hémistiche
Aimant la mesure
Céleste césure,
Faisant pâlir le pastiche.
Les vers ciselés
Bien proportionnés
Pour mon esprit ont les charmes
Si harmonieux
Du plus haut des Cieux
Brillant à travers tes larmes.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté.

Les divins présents,
Créés du néant,
Qui précédait notre monde;
Les plus rares fleurs,
Leur terre, rondeur
Et les cercles purs de l'onde,
Les riches buissons,
Océans profonds,
La splendeur virginale,
Tous nous parlent en fait
À l'âme en secret
Sa belle langue natale.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté.

Vois sur ces bâtards
S'écraser le hasard,
la chaotique ironie,
Car pour assouvir
Leur moindre désir,
Ils ont brisé l'Harmonie.
La beauté résulte,
Le bonheur exulte
De nos rythmiques prières
Et du nombre d'or,
l'Éternel effort
Fait rejaillir la Lumière.

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Paix, foi, et volupté ».

Merci à vous mes amis, et souvenez-vous bien de ces magnifiques paroles qui nous rappellent que la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux.

Vous pouvez maintenant retourner à vos activités quotidiennes. Et, si l’envie vous prend de chantonner à nouveau ce cantique, n’ayez pas peur du ridicule. Entonnez-le à voix haute, faites partager votre foi à vos amis, à vos voisins, à vos compagnons de labeur… Chantez la vie ! Chantez l’amour ! Chantez la beauté ! Chantez, tout simplement…

Se rendant soudain compte qu’elle en faisait un peu trop, Lexartey décida alors d’aller boire un coup en taverne pour se rafraîchir et pour retrouver de joyeux compagnons passablement éméchés qui, eux, n’auraient pas peur de chanter ce qu’on leur demandait. Mince, était-ce sa faute si elle se sentait d’humeur musicale aujourd’hui ? Et pourquoi diantre cet air entêtant ne voulait pas sortir de sa tête… Pfff ! Vivement ce soir qu’on se couche se dit-elle en franchissant la porte de la Ceriseraie
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeVen 9 Nov - 22:01

Prêche de Lexartey (repris sur Clodeweck), le samedi 10 novembre 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant)

Clodeweck a écrit:
Mes sœurs, mes frères !

Je sais, parler de Métaphysique de bon matin est plus dur que d’en parler le soir dans une taverne… Mais si vous n’êtes encore réveillés, je vous redirai cela ce soir.
« Physique, métaphysique, tu sais où j’la mets ta physique ? » auraient dit, en leur temps, quelques piliers de comptoir à la panse emplie de bière de la taille de celle d’un boeuf de labour et au cerveau évolué à l’imitation de celui d’un canari adulte.
Je sais cela. Je sais aussi que lorsque l’on évoque la métaphysique, personne ne prend le soin de demander de quoi il retourne alors que beaucoup confondent encore avec des choses que je ne saurais nommer ici…

Pourtant c’est simple : La métaphysique est une branche de la philosophie qui étudie les principes de la réalité au-delà de ceux de toute science particulière. Elle a aussi pour objet d'expliquer la nature ultime de l'être et du monde.
Mais plus spécifiquement par métaphysique on entend aussi l'étude de l'« être en tant qu'être » pour reprendre la célèbre formule d'Aristote. Cette discipline s'appelle l’ontologie, nous y reviendrons.
Je la refais celle là ou vous avez compris ? Faisons comme si…

Effectivement, il s’agit de rechercher la « vérité » avec rationalité…Sans laisser de place à aucun mysticisme.
Mais cela dit la foi, elle, est vraie et n’est pas mystique
Dans les trois branches majeures de la philosophie, l’ontologie étudie la nature, la théologie le Très-Haut et la psychologie l’âme.
Mais au-delà de toute science il n’en reste pas moins vrai que tout cela reste la création de notre véritable père à tous le Très-Haut.
C’est donc dans son enseignement dans le Livre des Vertus, dans les écrits d’Aristote et de Christos que nous devons jour après jour rechercher la vérité première, celle qui doit guider notre vie vers la lumière.

Alors soyez actifs, venez à la messe, pas pour boire un coup ou vous caler l’estomac en partageant le pain avec la communauté aristotélicienne, mais pour aller à la rencontre des autres et apprendre.
Pour l’heure, retenez que la métaphysique est la science de ce qui est en tant qu’il est, de l’étant en tant qu’étant.

Bon allez quand même à la messe !
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeSam 10 Nov - 22:41

Prêche de Lexartey, le dimanche 11 novembre 1455 (la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures...) [reprise]

Citation :
Mes amis, chers fidèles !

Il nous paraît évident à tous que la beauté résulte de certaines proportions, de certaines mesures et rythmes harmonieux. Cette idée, je vais la prêcher à nouveau aujourd’hui car notre vénéré prophète Aristote la mise en avant dans son magnifique ouvrage intitulé « Poétique ».

De fait, je ne cesse de m’extasier chaque jour devant la splendeur de nos constructions civiles et religieuses qui, grâce à nos brillants architectes, respectent et exaltent le Nombre d’Or qui leur confère leurs splendides proportions.
Parfois, il m’arrive de pleurer de bonheur en écoutant un chant liturgique dont la mélodie et les paroles s’accordent en une expression quasi-parfaite du rythme divin.
Lorsque, au cours de mes promenades, je croise un homme fort, à la peau hâlée, au front large, aux yeux perçants et à la démarche souple, je suis à chaque fois émerveillée par la beauté qui se dégage de l’accord étroit entre chaque détail de son être. De même, quand une femme à la longue chevelure brune, au teint pâle, aux yeux clairs et aux formes voluptueuses passe près de moi, je ne peux que me rendre à l’évidence : la beauté résulte de certaines proportions, de certaines mesures et rythmes harmonieux.

De cela, tout le monde en est totalement convaincu que nous en oublierions presque que notre appréhension de la beauté est à la fois culturelle et superficielle.

Elle est culturelle car, cet homme et cette femme qui me plaisaient tout à l’heure auraient-ils eu le même succès auprès de mes ancêtres ? Leur beauté particulière, typique, trouverait-elle grâce aux yeux de nos lointains voisins chinois ou mongols que Marco Polo nous a fait découvrir dans ses écrits ? J’en doute fort…
Quant à nos vieilles églises, pourquoi donc avons-nous tendance à les négliger et à leur préférer nos nouveaux lieux de culte plus lumineux ?
Il en est de même pour la musique, la peinture, la sculpture, la mode vestimentaire : les goûts changent selon les lieux, selon les époques et selon ce que l’on nous a enseigné, transmis (notre héritage culturel).

Notre appréhension de la beauté est aussi superficielle, je vous l’ai dit, car elle ne renvoie qu’à l’aspect extérieur des choses ou des êtres vivants. Cet édifice récent et lumineux que je décrivais à l’instant n’est-il pas susceptible de s’effondrer d’un moment à l’autre en raison d’un vice de construction ? Cet homme splendide n’est-il pas rongé par les vices les plus horribles ? Cette belle femme ne se livre-t-elle pas aux péchés les plus noirs ?
Au contraire, ce mendiant contrefait et disgracieux que je croise régulièrement sur le parvis de l’église n’a-t-il pas l’âme la plus pure ? Ce chien miteux et bâtard qui me suit partout en compagnon fidèle et aimant ne mérite-t-il pas mon affection parce qu’il est laid ? Cette vieille chapelle noircie par le temps est-elle moins utile, moins vénérable et moins consacrée qu’une toute nouvelle église car sa voûte ne repose pas sur des croisées d’ogives (dernière technique à la mode chez nos architectes) ? Bien sûr que non !

Tout cela pour vous dire que la beauté n’est pas liée qu’aux apparences. Oui, vous pouvez apprécier à leur juste valeur les belles choses que votre regard embrasse. Non, ce n’est pas un péché. Mais, usez aussi de votre raison ! Laissez parler votre cœur ! Ne faites pas de critères esthétiques culturels et superficielles les maîtres de votre jugement ! Bref, vous aurez compris que, pour moi, la beauté de l’âme et la bonté du cœur devraient être nos critères principaux d’appréhension de la beauté.

Je voudrais terminer ce prêche par une citation d’une sainte femme, ma regrettée mère, qui avait l’habitude de dire ceci : « ma gentille Lex, sache que la beauté ne se mange pas à la cuillère ». Méditez donc cette maxime populaire jusqu’au prochain prêche…

À bientôt et bonne journée !
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeDim 11 Nov - 23:06

Prêche de Lexartey, le lundi 12 novembre 1455 (les choses sont des copies des idées) [reprise]

Citation :
Cette histoire se déroula il y a fort longtemps. Aristote, notre prophète, était déjà brillant, Mais il exerçait encore son jeune esprit en suivant les enseignements du maître Platon. Au cours d’une mémorable séance, le vieux maître sortit quelques citations remarquables du genre : « Quand une chose change, il faut bien en elle quelque chose qui demeure, sinon elle ne changerait pas, elle serait radicalement autre, pas vrai les p’tits gars ? » ou encore « Ainsi, voilà pourquoi tous les vivants ont par nature l’intuition de cette ressemblance qui leur fait reconnaître tout ce qui est de même genre et qui fait que l’escargot, malgré la difficulté, ne sélectionne pas la limace pour copuler, sans parler du choix du porc-épic ! ».

Car telle était l’opinion de Platon : un monde dualiste avec, d’un coté, l’univers supérieur, celui des idées, et, de l’autre côté, le monde inférieur, celui des choses sensibles dans lequel nous vivons ; univers d'ombres et où nous ne percevons que l'apparence. Bon après il y a toute une histoire de caverne. Imaginez, comme si des hommes avaient vécu dans des cavernes. Et pourquoi pas y avoir fait des dessins de rhinocéros laineux et autres éléphants à poils longs tant qu’on y est.

En tout cas, à la fin de ce cours, non sans justesse et avec sa sagesse habituelle, Aristote répondit : «Dieu m’est témoin que j’aime la main de Platon, mais j’aime plus encore sucer la vérité». C’est vous dire l’ambiance qui régnait à l’époque !

Si vous êtes sages, je vous raconterai prochainement ce qui s’est passé par la suite…
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeLun 12 Nov - 22:33

Prêche de Lexartey, le mardi 13 novembre 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant) [reprise]

Citation :
Mes amis, chers fidèles !

Pour nous réchauffer par ce temps maussade, pour nous donner de l’ardeur dans notre labeur quotidien, chantons ensemble cet extrait des « Cantiques des idées » de Timviking consacré à la métaphysique.

« Elle est retrouvée.
Quoi ? - la Métaphysique.
C'est bien l'Être allé
Avec la science.

Âme Éternelle
Proclamons le Vrai :
Quand la science est belle,
Ce qui est est.

Des humains volages,
Des communs penchants,
Là tu nous soulages
En tant qu'étant étant.

Puisque de toi seule
Science de l'étant
La vérité s'exhale
Sans qu'on dise: pourtant...

Là pas d'espérance,
Nulle procédure.
Science avec patience,
La sagesse est sûre.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - la Métaphysique.
C'est le Bien Être allé
Avec la science. »

A bientôt si vous le voulez bien ! Et entre temps, n’oubliez pas que la métaphysique est la science de ce qui est en tant qu’il est : de l’étant en tant qu’étant. Comment ça vous ne comprenez rien ?! Mais, c’est ce qu’on vient de chanter ensemble… Pfff ! Vous m’inquiétez là… Bon et bien je vais préparer une explication de texte pour la prochaine fois. Vous ne perdez rien pour attendre, bande de perroquets va ! C’est quoi un perroquet ? Rohhh, vous essayez de m’avoir à l’usure là, non ?^^
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeMer 14 Nov - 6:21

Prêche de Lexartey, le mercredi 14 novembre 1455 (les choses sont des copies des idées) [reprise]

Citation :
Chose promise, chose bue euhhhhhh due. Rappelez-vous, la semaine dernière, j’avais déjà abordé ce thème de la copie des idées. Il donna lieu à un débat entre notre vénéré prophète Aristote et son maître Platon. Voici en gros ce qui s’est passé : jusqu’alors, Aristote intégrait les enseignements de son maître comme inaltérable vérité. Mais, un beau jour, Platon édicta le principe suivant : « les idées sont une création abstraite de notre intellect. Elles ont une existence qui leur est propre ». Aristote fut fort surpris. Je vous retranscris une partie des échanges verbaux qui suivirent cette affirmation. Attention en raison de leur rare violence, ces propos peuvent choquer les jeunes enfants et les âmes sensibles.

Aristote : "Voilà bien une proposition étrange, cher maître, de dissocier ainsi ce qui est indubitablement lié."

Platon : "Que veux-tu dire ?"

Aristote : "Et bien qu’une idée ne peut exister sans la chose à laquelle elle se réfère."

Platon : "Mais que fais-tu de l’abstraction, Aristote ?"

Aristote : "L’abstraction est une illusion, cher maître. L’idée ne vient à l’esprit que tant qu’il existe la chose. Nous sommes parties d’un tout, et si un élément devient intelligible, c’est bien parce qu’il existe."

Platon : "Mais par une telle affirmation, tu nies le pouvoir créateur de l’esprit."

Aristote : "L’esprit ne fait qu’observer et constater. Les idées ne sont que la faculté de l’homme à voir ce qui l’entoure. Elles ne font que rendre intelligible l’essence des choses. Et par extension, les choses qui sont intelligibles à l’homme ne sont qu’une copie des idées qu’il s’en fait. Rien n’existe en dehors de l’intelligibilité."

Voilà, je vous avais prévenu : c’est apocalyptique ! Et c’est donc suite à cette prise de bec que notre prophète s’affranchit de son maître et quitta Athènes pour voler des ses propres ailes.

Hein quoi ? Mais non Aristote n’était pas un pigeon. C’est une image que j’ai utilisée. Comment ça j’ai pas montré d’image à voir ? Pfffffffff, non là j’abandonne.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 15 Nov - 3:12

Prêche de Lexartey, le jeudi 15 novembre 1455 (le bonheur est une forme de contemplation, que le sage doit s'efforcer d'atteindre) [reprise]

Citation :
Mes amis, savez-vous où se situe le vrai bonheur ? Oui, messire qui venez de lever la main ? Ah ! Non, le vrai bonheur ce n’est pas de passer sa journée à se saoûler en taverne. Il faudrait penser de temps à temps à s’élever un peu.

Je vais donc vous conter la rencontre que fit Aristote en allant à Mégare. S’étant perdu, il demanda son chemin à un homme croisé sur le bord de la route. Devant les réponses étonnantes de ce dernier, notre prophète réalisa qu’il avait face à lui un ermite. Voici un court extrait des échanges verbaux qui eurent lieu entre les deux hommes

Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"

Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."

Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement humain."

Eh oui ! Pour Aristote, l’homme est fait pour vivre au milieu de ses semblables et non perdu au milieu de nul part. Mais il ne faut pas oublier que chaque homme a un rapport différent avec Dieu, avec le monde qui l’entoure. Et pour respecter cette individualité, pour permettre à chacun de prendre le temps de réfléchir, nous avons tous la possibilité, quand nous le souhaitons, de prendre du recul et de faire une retraite spirituelle. Dans le calme et la prière, nous trouvons la concentration nécessaire pour mieux apprécier la Cité, c’est-à-dire la vie au sein de notre communauté.

Allez en paix et pour toutes vos retraites spirituelles, je vous recommande chaudement d’intégrer le monastère Oïde, dont la réputation n’est plus à démontrer.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 15 Nov - 22:28

Prêche de Lexartey, le vendredi 16 novembre 1455 (la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant) [reprise]

Citation :
Bonjour à toutes et tous !

Alors qui parmi vous mes chers fidèles peut me dire ce que le terme « Métaphysique » lui inspire ? Eh bien personne ne se manifeste ? Allons, allons, pas de timidité excessive !!!!

Lexartey soupira voyant que de toute l’assemblée, seul Maurice semblait avoir une idée sur la question. La chanoinesse n’allait quand même pas donner la parole à un rat !!!!.

Bon, je vois que tout le monde faisait la sieste durant ma dernière leçon. Alors on reprend les bases avec aujourd’hui la mésaventure des disciples de notre prophète.

Un jour d’été qu’Aristote et trois de ses disciples se promenaient en barque sur un lac paisible et poissonneux, le Maître demanda à ses élèves de lui expliquer ce qu’était la barque. Tous restèrent silencieux un long moment. L’un deux, après avoir réfléchi, dit : « la barque est un assemblage de planches de bois et de clous de fer, Maître ». Aristote hocha la tête, mais nul sourire ne vint éclairer son visage. Le second renchérit : « La barque est la reflet de la volonté de l’homme de dompter les eaux, d’être maître de la nature ». De nouveau, Aristote hocha la tête, mais ne dit mot. Le dernier disciple se redressa alors et prit la parole : « La barque est un outil : un outil pour le voyageur qui désire ni se mouiller ni se fatiguer à nager ; un outil pour le pêcheur qui peut ainsi attraper plus de poissons ».

Aristote prit alors la parole : « Vous avez tous trois raison et tous les trois tort. La barque est une barque, et chacun y voit une fin différente. Souvenez-vous que la Métaphysique ne s’intéresse qu’au fait que la barque est, et non pas à ce qu’elle peut être ». Penauds, les disciples ramèrent de plus belle pour atteindre la rive et, une fois le pied à terre , percèrent le fond de la barque pour être sûrs de ne jamais plus y remonter.

Et voilà, souvenez-vous donc que la Métaphysique est la science de ce qui est en tant qu’il est : de l’étant en tant qu étant. Et n’allez pas percer toutes les barques du village, ça ne vous empêchera pas de ramer à nouveau au prochain prêche !


Dernière édition par le Ven 7 Déc - 4:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeVen 16 Nov - 22:30

Prêche de Lexartey, le samedi 17 novembre 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre) [reprise]

Citation :
Il y a peu de temps, j’évoquais devant vous la nécessité de trouver le juste milieu entre l’indispensable vie en communauté et le besoin que chaque individu ressent de se retrouver lui-même. Christos fut l’un des premiers à réussir pleinement la synthèse des deux.

C’est ainsi qu’il expliqua la philosophie d’Aristote couplée aux enseignements du Très Haut à des Judéens qui par misanthropie refusaient de vivre dans la Cité :

« Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. »

Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :

« Mais n’oubliez pas, qu’il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirer de temps en temps, au-delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit »

Christos lui-même ressentait le besoin de se retirer pour se recueillir. Aussi, il s’isola du monde en pénétrant dans le désert. Sa retraite spirituelle dura quarante jours, quarante jours pendant lesquels il déambula dans les dunes, mangea des sauterelles (il paraît que c’est plein de vitamines), économisant le peu d’eau qu’il avait (au passage certains devraient faire de même avec la bière). Puis, un jour, alors que la fatigue se faisait durement ressentir, lui vint une envie pressante… de s’allonger de tout son long et de ne plus bouger. Il lui semblait qu’une force mystérieuse lui disait :

"Arrête-toi, Christos, fils de Giosep, car tu es fatigué. Si tu voulais, tu pourrais rebrousser chemin et rentrer chez toi sans t’épuiser."

J’vous le donne en mille : c’était la créature sans nom, celle qui vivait dans l’ombre depuis des millénaires. Elle ne voulait pas qu’à travers Christos, la parole d’amour de Dieu se répande. Aussi avait-elle décidé de le corrompre afin de le détourner de sa juste mission. Mais Christos répondit sans se mettre en colère : « Va t’en, toi qui veux me perdre dans la paresse, je continuerai car le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! »

Et hop, casséééééééeeeeeeeee la Créature sans nom ! Vexée comme un pou, elle partit voir ailleurs ce qui se passait.

Ce que vous pouvez désormais également faire puisque mon prêche est terminé, non sans avoir constamment à l’esprit que le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre comme l’a bien fait comprendre notre vénéré prophète Christos.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeSam 17 Nov - 22:17

Prêche de Lexartey, le dimanche 18 novembre 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre) [reprise]

Citation :
Mes amis, mes frères !

Aujourd’hui, je tiens encore une fois à développer l’idée selon laquelle « le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre ». Depuis le temps que je prêche sur ce thème, vous savez maintenant qu’il est d’usage d’affirmer que la conception du bonheur de Christos est relativement différente de celle d’Aristote. Mais cette différence est-elle si grande que cela ? Je ne le pense pas et je me targue de vous le démontrer en revenant aux sources de la pensée d’Aristote, notre premier prophète. Alors, on s’accroche un tantinet parce que là ça va être un peu dense…

Pour Aristote, le bonheur est le Souverain Bien parce qu’il est une fin qui se suffit à elle-même. En effet, « nous choisissons toujours le bonheur pour lui-même et pas en vue d’autre chose ». Le bonheur est donc la fin ultime de nos actions. Cette fin ne peut consister que dans une activité excellente. Or, l’activité la plus excellente pour l’homme est celle par où « il accomplit sa nature et réalise son essence ». Reste à savoir ce qu’est cette fonction propre de la nature humaine.

Il est évident que l’homme se distingue des plantes et des animaux par la fonction rationnelle de son âme. Par conséquent, la fonction propre de l’homme « consiste dans une activité de l’âme conforme à la raison ». Autrement dit, la fonction propre de l’homme consiste dans une activité pratique morale où les actions s’accompagnent de raison. Ainsi, selon Aristote, le bonheur parfait réside dans une vie contemplative, dans l’exercice de sa pensée, dans l’activité de l’intellect.

Mais vous serez d’accord avec moi si je vous dis que l'homme ne doit pas accomplir sa tâche n'importe comment. Il doit s’efforcer de l’accomplir correctement ! Aristote nous montre alors que, pour être réussie et donc heureuse, l’activité de la pensée ne doit pas être quelconque. Elle doit être de la meilleure qualité. Or, l'homme n'accomplira bien sa tâche qu'en mettant en œuvre la vertu. Pour Aristote, le Souverain Bien (le bonheur) est donc une activité de la pensée selon la vertu. Certes, Aristote reconnaît dans une certaine mesure que les biens matériels ou les honneurs peuvent être des conditions au bonheur humain, mais dans une certaine mesure seulement !

En définitive, pour Aristote, le but de l’homme est la vie heureuse, le « bien vivre », ce que tout le monde appelle le bonheur. Et ce bonheur passe par l’activité de la pensée selon la vertu, par l’utilisation excellente de notre intellect et donc par une vie contemplative. En d’autres mots, « le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s’efforcer d’atteindre ».

Et hop ! Là, je retombe sur mes pieds au terme de cette démonstration… un peu « touffue », peut-être ? Je vois quelques personnes du public au bord de l’évanouissement. D’autres ont de la fumée qui s’échappe par les oreilles, ce qui indique qu’il est temps que j’arrête de vous torturer… Merci à tous ceux qui auront écouté ce prêche jusqu’à la fin… Je vous promets de ne plus jamais vous en faire un aussi compliqué si vous me promettez de ne plus jamais me lancer de légumes pourris quand je prêche… D’accord ?
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 29 Nov - 3:52

Prêche d'Avalon1313, le vendredi 23 novembre 1455 (l'Être divin est tout-puissant)

Citation :
Chers fidèles,

La vie résulte d'un seul fait : Dieu. Ce Dieu, est le Père, l'Être suprême et Divin qui règne sur le monde. Ce Dieu a créé la terre, l'univers, les astres. Voici une explication tiré de la Création : «Mais Dieu est supérieur à tout, y compris au Néant. Il n’a pas de commencement ni de fin. Il est donc l’Infini et l’Eternel. Il est l’Être Parfait, sur qui rien n’a de prise, rien ne peut agir, rien ne peut interférer. Il Lui suffit d’une simple pensée pour que quelque chose passe du Néant à l’Existence et d’une autre simple pensée pour que cela retourne de l’Existence au Néant. Tout Lui est donc possible et tout Lui doit donc son existence.

Dieu est la Matière Première à partir de laquelle tout est créé. La matière, l’énergie, le mouvement et le temps sont eux-même composés de Lui. Ceci fait que tout ce qui existe, ainsi que le Néant lui-même, fait partie de Lui. Il est aussi le Créateur de toutes choses. C’est Lui qui crée tout ce qui existe et lui donne sa forme et son contenu. Il est enfin le Très Haut, car Il est la cause même de l’existence de toutes choses, y compris du Néant. » Alors le Très-Haut, Dieu, est supérieur, il a créé tout ce que vous voyez, les êtres vivants et non. Dieu est le Père à chacun et chacune, il agit pour tous. Il nous sort de tout problème, nous aide à persévérer et garder confiance. Ce que Dieu nous laisse, il le laisse par amour. Christos a dit plusieurs fois : «Que tout les hommes et les femmes suivent le chemin que j’ai tracé, et Dieu récompensera les justes lorsqu’Il rendra Son jugement.» Alors qu'attendez-vous ? Suivez Dieu, suivez la Parole, la Vérité même. Suivez-le car Dieu vous promet une vie meilleure... Suivez le car il est le seul être capable de tout sur terre. Si vous le suivez et que vous croyez en lui, il vous récompensera et lors du Jugement, vous serez sauvés et amenés vers l'endroit appelé Paradis, avec le Très-Haut.

Que Dieu vous garde et vous protège toute votre vie
Qu'Aristote vous guide et vous illumine lors des points obscurs.

Reconnaissez votre vrai Père, reconnaissez l'Être Divin... car Dieu, votre Père vous aime.

Si vous vous demandez comment le suivre et bien écoutez : agissez dans l'amour, l'amitié, la paix, la réconciliation. Aimez votre prochain, tout ceci sont des exemples pour suivre Dieu. Si jamais vous sentez que vous voulez être plus près du Père, travaillez pour lui et aidez ses enfants, vous pouvez toujours voir les ordres religieux, la plupart accepte les laïcs (non-religieux) pour certaines charges. Si jamais vous voulez donner votre vie à Dieu et bien la prêtrise est le meilleur moyen et la vie monastique l'est aussi.

Amen
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeJeu 29 Nov - 3:55

Prêche d'Avalon1313, le mercredi 28 novembre 1455 (le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre)

Citation :
Bonjour mes enfants, nous allons parler aujourd’hui du bonheur.

Cette idée de nature intervient chez Aristote notre prophète : Pour lui, "la vie la meilleure est la vie active", dans la mesure où l'action réalise ce qui est en puissance dans la nature d'un être.

Le bonheur coïncide donc avec la vertu, celle-ci étant affirmation intégrale de notre nature, dans ce qu'elle a de raisonnable notamment. C'est précisément cette activité de réalisation intelligente de soi qui s'accompagne de bonheur : celui-ci est donc le couronnement de la vie vertueuse.

En effet, l'homme n'est pas seulement un être vivant doué de sensibilité;
il n'est pas seulement capable de sentiments, il est aussi et surtout doué de raison (même si certains la perdent parfois^^). C'est donc l'exercice de la pensée qui est le bien et procure à l'homme un bonheur spécifiquement humain.

Une vie humaine pleinement heureuse est donc le signe d'une vie vertueuse
que chacun de nous se doit d’atteindre. La vertu est en effet bien plus, selon Aristote, qu'une simple disposition à bien faire : c'est la perfection de l'activité, à travers l'exercice habituel de nos dispositions. Elle est donc ce qui accomplit excellemment la nature d'un être ; elle en est l'actualisation. Par elle c'est non seulement l'acte qui se perfectionne, mais aussi nous-mêmes.

Et puisque l'homme est par nature raisonnable (qui a rigolé ?, je vous ai vu), sa vertu consiste dans l'exercice de sa raison.

Il en résulte que « le bonheur ne saurait être qu'une forme de contemplation que le sage se doit d’atteindre» (Ethique à Nicomaque).

Vous me copierez 100 fois cette idée pour demain.
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MessageSujet: Re: Prêches   Prêches Icon_minitimeMer 5 Déc - 4:45

Prêche d'Avalon1313, le mardi 4 décembre 1455 (la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures...)

Citation :
Bonjour mes enfants !

Aujourd’hui, vaste sujet : « La beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux. »


Qui s’y colle ? Personne comme d’habitude….bon je m’y met alors :

Il faut bien reconnaître que cette théorie est troublante et elle fait référence qu’à une seule chose mes enfants ! Aristote lui-même l’a évoqué et l’a perçu, c’est vous dire ! Je vous le livre car je prends soin de vous : Il s’agit de la divine proportion ou de la section dorée….cela que nous nommerons par la suite le nombre d’or. Et oui, relation magique alliant la proportion mathématique à la beauté. Mais nous ne nous attacherons pas au nombre aujourd’hui.

Et puis d’abord : Que veut dire "beau" ? Que veut dire "harmonieux" ? Ces deux termes sont-ils d'ailleurs équivalents ? La beauté est-elle l'harmonie ? Le beau est-il toujours harmonieux ? Et l'harmonie est-elle toujours belle ? Je sens que ça chauffe dans vos petites têtes, détendez vous….l’aspirine n’a pas encore été inventée.

On va même jusqu'à affirmer qu'une chose ne peut nous paraître belle en même temps qu'utile : la beauté est en effet "la forme de la finalité d'un objet, en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin" Ainsi mon armoire est belle si je considère sa forme, son aspect, sans prendre en compte son utilité (le rangement), et elle est utile lorsque je m'en sers pour ranger de la vaisselle ou du linge, mais alors je perds momentanément de vue sa beauté : la même chose (l'armoire) est donc, pour moi, tantôt utile, tantôt belle. Jamais les deux simultanément : étant désintéressé, le jugement de beauté ne peut coexister avec le jugement d'utilité : le jugement esthétique est de l'ordre de la contemplation, alors que le jugement d'utilité me fait entrer dans la consommation, dans l'utilisation ou l'exploitation de la chose à titre de moyen.

Autrement dit, le jugement est esthétique s'il atteint une finalité... qu'il ne cherche pas ! Dans une note attachée à la 3e définition du beau, un philosophe remarque qu'il suffit que la pensée s'interroge sur l'identité de la fin pour que le "charme" soit (momentanément au moins) rompu : si nous nous demandons à quoi sert tel ou tel objet étrange, dont nous ignorons la fonction, l'utilité, nous rapportons déjà sa forme au concept d'une fin, même "indéterminément" (=sans savoir quelle est précisément cette utilité).

Bref, chacun de nous attache une beauté aux choses dont il ne se sert pas ou ne connait pas l’utilité !

Moralité : Soit bête et les choses te paraitront plus belles. Soit intelligent et les choses seront fades et sans reliefs.

Vous me la copierez 100 fois, merci.
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